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Atelier d'écriture de la Seconde 6 du Lycée Gustave Eiffel (Gagny)
Atelier d'écriture de la Seconde 6 du Lycée Gustave Eiffel (Gagny)
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13 janvier 2010

Texte de Joane

Un meurtre par amour

C’était une journée comme les autres, du moins c’était ce que je croyais, mise à part une petite goutte de café renversée. Je reçus peu après un coup de fil urgent de ma mère malade. Elle voulait un médicament. Je passai alors à la pharmacie à 16h, puis me mis en marche avec ma fidèle petite voiture pour aller le lui apporter. Je roulais normalement quand soudain alors que je passais près d’une petite forêt, ma voiture s’arrêta net. J’étais en plein milieu de nulle part, il fallait que ça tombe sur moi. Pour seul compagnie le vent glacial d’hiver qui me fouettait le visage et quelques arbres auxquels restaient encore quelques petites feuilles mortes. « Pour une fois que mon portable va me servir », me dis-je. Je composai alors le numéro du dépanneur quand, avant même que je n’eus le temps de l’avoir, mon écran vira au noir et ma tête vira au rouge ! Je vis alors le toit d’une maison derrière la forêt. Je décidai alors de vaincre ma peur et d’y pénétrer. Une fois sorti, je vis des rails et les suivis. Au bout de ce long chemin abandonné, le fameux toit m’apparut imposant et effrayant. Les pierres de sa grande façade étaient dans un piteux état. Je décidai de forcer mon caractère et de me résoudre à aller frapper au portail. À ma grande surprise personne ne vint m’ouvrir mais la porte était déjà ouverte, comme si elle s’attendait à ma venue. Alors d’un grand élan je saisis la poignée et j’entrai. Cette maison me fit un drôle d’effet. J’avais l’impression d’y être déjà entré. Les lieux me paraissaient familiers comme si j’y avais déjà vécu. Je me mis alors à la recherche d‘un endroit convenable pour passer la nuit. Je trouvai la chambre, sans doute d’un petit garçon car se trouvaient ci et là quelques petites voitures usées, comme celles avec lesquelles je jouais quand j’étais petit. Je dépoussiérai le lit et m’y allongeai. Je repensai alors à toute ma mésaventure pour un malheureux petit médicament. Mon rêve me paraissait très et peut-être même trop réel. Je rêvais que j’étais en train d’ouvrir une grande porte, de fouiller la pièce, comme si je savais ce que je cherchais. Brusquement ma main magnétisée ouvrit une grande malle puis, effrayé par quelque chose, je me réveillai. Je découvris dans ma main une photo d’une belle jeune femme et de deux petits garçons dont l’un deux était moi-même et l’autre était sûrement l’un de mes anciens copains. Ma mère apparaissait encore toute jeune, belle, les lèvres encore bien rouges et un large sourire qui couvrait tout son délicat visage, pas encore ravagé par l’âge. Je fus très étonné de la trouver là dans ma main. Après ce phénomène étrange, je ne réussis pas à retrouver le sommeil. Alors, je décidai d’explorer les lieux. J’ouvris une grande porte comme dans mon rêve, et je ne pus croire ce que je vis ; des ossements humains, dont on ne pouvait déterminer le sexe vu leur détérioration, mais ce qui était sûr c’était ceux d’un petit enfant vu la taille de ses ossements. Des vers morts y étaient encore agglutinés. Cette pièce me faisait penser à un cachot. Et là encore une similitude avec mon rêve : la malle dans laquelle je me rappelais avoir enfoui ma main étais là. J’eus une affreuse pensée à l’idée de repenser à cette photo. Que faisait- elle là, dans cette pièce ? Le petit matin arriva, par chance une voiture passa, elle aperçut mes gestes affolés et me pris. Arrivé chez moi j’appelai un dépanneur, et fis réparer ma vieille voiture. J’appelai ma mère pour en savoir plus; je savais qu’elle avait un rapport avec cette histoire. Mais je ne lui racontai pas ma mésaventure, de peur qu’elle se défile. Arrivé chez elle, je lui donnai le médicament et lui parlai de mon aventure. Je décernais chez elle quelques clignements d’œil trop rapide qui me laissaient voir qu’elle était nerveuse, même si elle essayait tant bien que mal de cacher son malaise. Ce que je redoutais, et que je ne voulais pas admettre était bien la vérité: elle était mêlée à cette histoire, je ne savais pas comment, mais elle l’était. Je décidai de repartir chez moi, et de mener ma propre enquête car je savais que ça allait être long, d’obtenir quelques aveux de sa part. Je fouillai les archives, les photos, les numéros de téléphone pour trouver une autre personne en rapport avec tout ceci. Et enfin, je tombai sur un numéro qui me parut suspect, un numéro de téléphone d’un médecin dans un vieux calepin personnel. Je ne me souvenais pas que ma mère connaissait un médecin. Je l’appelai alors, demandai à le rencontrer. Il accepta et une heure plus tard je fus chez lui. Il me demanda des nouvelles de ma mère, et m’expliqua qu’autre fois ils étaient très proches, je compris le sous-entendu. Dans ma tête, je pensais encore avoir trouvé un élément de réponse, mais je ne savais pas pourquoi et avec quoi l’associer. Sentant que je me rapprochais d’une piste, je lui demandai de me parler un peu plus en détail de leur relation. Il m’expliqua qu’il avait connu ma mère dans son cabinet, et qu’il lui prescrivait des calmants et antidépresseurs. En effet, elle supportait mal le départ de mon père. Et petit à petit ils devinrent très proches, et se quittèrent de vue pour une vulgaire petite dispute. Un jour elle reparut devant son cabinet, cette fois encore dans une situation instable ; il m’expliqua qu’elle venait d’apprendre que je souffrais d’une grave maladie cardiaque, qu’il me restait dix ans tout au plus à vivre, à moins qu’un cœur compatible ne fût trouvé. Il m’expliqua qu’il lui conseilla de s’inscrire sur une liste d’attente, en attente d’un cœur. Tout ceci se bouscula dans ma tête, je me rappelai être allé une fois à l’hôpital mais je ne me rappelais plus la raison. Il m’expliqua alors, que ceci dura deux  ans et que ma mère ne supportait plus cette interminable attente. Et soudain, il regarda vaguement sa montre et m’expliqua qu’il avait un rendez vous urgent. Je pris alors congé. J’arrivai chez moi, et décidai à en finir avec toute cette histoire. Je repris les recherches de plus belle. Je cherchai parmi tous ces souvenirs de famille, une personne à contacter pour peut-être avancer dans mon enquête. Je tombai sur une photo de ma mère, du fameux médecin et d’un autre individu. Je rendis alors visite à ma mère, lui tendis la photo, pour découvrir l’identité de ce mystérieux personnage. Elle fut surprise de ma demande. Toutefois, elle me renseigna ; elle m’expliqua que cet homme était un chirurgien, très réputé et que c’était l’un des premiers à avoir pratiqué une greffe de cœur. Elle avait appris, sûrement par le médecin, ma visite chez ce dernier et donc, elle s’autorisa sans gêne à me révéler que c’était lui, qui m’avait greffé mon actuel cœur. Puis je fis semblant de bavarder d’un autre sujet. Le soir tomba quand je fus chez moi. Dans mon lit je ressassai, tout ce que j’avais appris ce jour-là. J’assemblai alors tous mes éléments de réponse ; moi atteint d’une maladie cardiaque, ma mère conseillée par ce médecin pour m’inscrire sur une liste d’attente, ma mère désespérée et décidée à ne pas me laisser mourir et là un blanc m’apparut. En effet qu’avait-t-elle bien pu faire, pour que je sois toujours en vie ? Était-ce grâce à la liste d’attente que finalement j’avais pu bénéficier d’un cœur? Non, je ne le croyais pas ; mais alors d’où venait le cœur qui rythmait mes jours ? Et là, soudain, j’eus une illumination : cet enfant sur la photo dans la maison abandonnée! Mon cœur devait sûrement provenir de lui! Enfin, je venais de découvrir la triste vérité ; un enfant était mort pour que je vive. Mais alors, quelle était l’identité de cet enfant ? Comment cela se faisait-il qu’aucun parent n’avait cherché à le retrouver ? Peut-être que j’étais trop petit pour me le rappeler. Mais quelque chose au fond de moi, me bouleversa ; peut-être que personne n’avait essayé de le retrouver tout simplement, car il n’appartenait à personne. Peut-être que tout simplement cet enfant était mon frère ou ma sœur ?? Et que ma mère l’avait conçu juste afin de me sauver. Tout ça me parut insensé. La nuit je poussai des cris déchirant de douleur, il fallait que je retourne à la mystérieuse maison, prélever quelque chose pour comparer l’ADN  de l’enfant au mien. Un petit bout de cheveux suffirait ; il fallait que j’en aie le cœur net. Le jour se leva, je partis de chez moi d’un pas déterminé, arrivé sur les lieux je courus à en perdre haleine. Il fallait que ce supplice cesse. Une fois dans le sous-sol de la maison, je saisis minutieusement un bout des ossements. Je me rendis aussitôt à un laboratoire pour faire des analyses. Les jeunes gens qui se trouvaient là, me demandèrent  un délai de deux jours pour m’informer si j’avais un ADN semblable à celui des ossements. Pendant ces deux jours d’interminable attente, chaque heure me paraissait une année. Le jour J arriva. Le verdict, cette personne était probablement d’après les spécialistes, mon frère. Ma mère ou un de ces complices l’avait donc tué ! Pour moi, pour moi ! Je commençais à perdre la tête à devenir fou ; tout se bousculait dans ma tête. Mon rythme cardiaque s’accéléra, ma respiration devint de plus en plus faible. Je sentis les gens autour de moi, affolés, appelant les secours. Mais, c’était trop tard! Ma mère, pleura à chaudes larmes. Elle comprit que j’avais appris toute la misérable vérité. Et que j’étais probablement mort par sa faute.

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