Texte d'Alexandra
Un amour impossible
Marie était une jeune fille brune pas très grande peut-être, mais très intelligente. Elle sortait peu et restait chez elle tous les weekends. Mais un jour, alors qu’elle regardait distraitement par la fenêtre, elle aperçut un jeune garçon d’à peu près seize ans. C'était la première fois qu’elle le voyait. Elle se dit que ce serait la seule et unique fois alors, tous les weekends, elle décida de rester assise sur son lit à contempler par la fenêtre en espérant le revoir un jour.
Cela faisait plus semaine qu’elle regardait ce garçon passer devant
chez elle. Puis un jour elle décida enfin d’aller le voir. Elle engagea la
conversation :
- Salut ! dit-elle timidement.
-Euh… Bonjour lui répondit-il
- Cela fait plusieurs semaines que je
te vois passer par ici, tu es nouveau dans la ville ? lui demanda-t-elle
-Oui, je viens d’emménager pas loin
avec ma mère
-Je vois, au fait, quel est ton prénom ?
ajouta-t-elle timidement
-Je m’appelle Jérôme, répondit-il, et
toi comment t’appelles tu ?
-Moi c’est Marie.
Ils marchèrent tous les deux,
apprenant à se connaitre. Ils s’arrêtèrent près d’un parc où Jérôme faisait du
tir à l’arc. À cet endroit, Marie commença à rebrousser chemin et rentra chez
elle. Quant au jeune homme, il continua de marcher jusqu’au stand de tir où il
avait pour habitude de s’entraîner tous les samedis. Arrivée chez elle, Marie
alla s’asseoir sur son lit, et se remit à penser à cette rencontre. Elle
attendait les week-ends avec impatience chaque semaine. Chaque fin de semaine,
ils sortaient tous les deux. Elle,l’accompagnait au stand puis elle l’attendait.
Ce fut ainsi tous les samedis. Mais un jour, Marie décida d’avouer ce qu’elle éprouvait
pour lui. Il l’écouta parler, la regarda dans les yeux et vit que ce qu’elle
disait était vrai. Après ses aveux, il
avoua aussi qu’il commençait à éprouver des sentiments. Mais ce qu’elle ignorait,
c’est que Jérôme n’avait pas avoué à Marie son passé, alors un jour, il décida
de lui donner rendez vous et lui révéla tout.
-Marie, dit-il, il y a tant de choses
que tu ignores à mon sujet, j’ai un passé si dur. Pour commencer, mes parents
se sont séparés, mon père menait une double vie, il a eu une fille avec cette
femme, ensuite, ma mère a fait de nombreuses tentatives de suicide, moi-même j’ai
voulu quitter ce monde à de nombreuses reprises mais toutes ont échoué. Je n’ai
jamais connu l’amour, la joie et le bonheur, s’exclama-t-il.
Aucun mot ne sortit de sa bouche.
Elle l’écouta attentivement et elle aussi lui raconta son passé.
-Moi, vois-tu, mon père a un fils que
je ne connais pas, il m’a dit qu’il avait à peu près mon âge mais, il n’a
jamais voulu me dire son prénom et j’ignore toujours pourquoi. Me mère est décédée
quand notre maison a pris feu, elle n’a pas pu sortir des flammes, prise au piège
elle est restée à l'intérieur, lui avoua-t-elle.
Il la prit dans ses bras, la serra
fort contre lui et l’embrassa. Une semaine passa, ne pouvant toujours pas se
voir pendant la semaine, ils attendirent tous les deux la fin de semaine
impatiemment. Mais le samedi arriva et Jérôme ne vit pas arriver Marie. Il alla
chez elle et vit le père de la jeune fille. Il apprit que sa bien-aimée était
tombée gravement malade. Ce fut après deux semaines qu’il put aller lui rendre
visite à l’hôpital. Il venait d’entrer dans la chambre quand le médecin entra
pour annoncer que les résultats des examens qu’elle avait passés étaient mauvais. Elle devait au plus vite subir une transplantation cardiaque pour ne pas
mourir. Elle s’effondra en larmes dans les bras du jeune garçon. Jérôme sortit de la chambre et courut derrière
le médecin.
-Docteur ! cria-t-il dans les
couloirs de l’hôpital
-Oui jeune homme, que désirez-vous ?
demanda le médecin
-Y’a-t-il des chances pour que je
sois compatible avec Marie pour la transplantation cardiaque ?
-Il y a peu de chances, il faudrait
que vous soyez de la même famille pour ceci… répliqua-t-il
-Je veux faire les tests !
Insista le jeune homme.
Le docteur accepta, il fit les tests
et lui dit de revenir trois jours plus tard pour les résultats des examens. Les
trois jours passèrent, il revint à l’hôpital.
-Alors docteur, les résultats ?
Ils sont bons ? Sommes-nous compatible ? demanda avec insistance le
jeune garçon.
-Eh bien, je crois bien que oui, vous
êtes bien compatible avec Marie mais un jeune homme aussi jeune que vous doit
vivre ! répliqua le médecin
-Oui, je le sais mais comprenez-moi,
je ne vis que pour elle, ma mère ne fait plus attention à moi, elle ne se préoccupe
même plus de moi, mon père quant à lui est parti quand j’étais petit, alors
vous voyez, savoir qu’elle va mourir alors qu’elle a son père présent à son
chevet jour et nuit depuis qu’elle est là… je veux qu’elle puisse vivre ce que
moi je ne pourrai jamais vivre ! Argumenta Jérôme.
-Oui bien sur mais je dois avant tout
vous dire que c’est une opération risquée, on ne peut savoir si son corps va
accepter ou non votre cœur, et je dois aussi vous avouer que vous et Marie avez
des liens de parenté ! dit le médecin.
-Comment? Mais cela est impossible? À
moins que…
Il réfléchit et vint à conclure que le père de sa bien-aimée pouvait bien être également le sien. Il alla voir le père de Marie et lui posa pleins de question auxquelles il obtint toutes les réponses qu’il souhaitait. Il retourna voir le médecin, et lui confirma qu’il voulait absolument que l’opération ait lieu. Celui-ci accepta et ils fixèrent tous deux une date. Jérôme alla voir Marie et lui dit qu’un cœur était prêt pour elle et que l’opération aurait lieu deux jours plus tard. Ils sourirent tous deux. Ils passèrent les deux jours précédant l’opération ensemble, et parlèrent de leur rencontre et de leur passion commune, le tir à l’arc. Le jour de l’opération arriva. Quand les médecins amenèrent Marie au bloc opératoire, cette dernière vit Jérôme allongé sur un autre lit. Le jeune garçon lui dit « Ce matin, j’ai fait du tir à l’arc » puis l’opération commença.
Ce furent les derniers mots qu’il lui avait dit qui rappelèrent à Marie leur
rencontre. L’opération terminée, le cœur fut accepté par l’organisme de la
jeune fille. Elle trouva par la suite une lettre qu’il avait déposée dans son
sac avant l’opération où était écrit « Dès que j’ai su que tu étais
malade, je n’ai pas hésité pour t’offrir mon cœur, désormais, il t’appartient.
Durant cette aventure, j’ai découvert que nous étions frère et sœur. Je t’ai
aimée malgré ce lien qui fait que nous étions de la même famille, aujourd’hui,
je ne suis plus là mais je suis à l’intérieur de toi ».
Elle se mit à pleurer et rentra chez
elle. Elle passa la plupart de son temps sur la tombe de celui qu’elle avait
aimé.
Alexandra